samedi 30 juin 2012

Troisième départ et c'est le bon!!!!!!


A Hervé.
Troisième départ et c’est le bon !!!
Première étape. La Rochelle – A Coruna (Espagne) 

Samedi 23 Juin 2012  La Rochelle – Dans le golfe (Latitude 45 55 16 – Longitude 1 53 85)
Il est 10h30 quand « Joviline » quitte le port de La Rochelle, pour son grand départ. Temps calme, sans vent et sous moteur jusqu’au plateau du « Lavardin ». Christophe, le frère, a sorti son Open 5 des chantiers « Philéas » en hommage à Hervé qui a su promouvoir cette série monotypie. Il nous accompagne jusqu’à la bouée cardinal « La Roche du Sud ». Puis cap au 280, direction le plateau de « Rochebonne ».
Les vents d’ouest ne nous sont pas favorables, et il nous faut tirer des bords. Petite brise de 5 à 10 nœuds. Cap 340. A midi, repas à l’extérieur : Paupiettes de veau au fondu de poireaux. Le moral de l’équipage est au beau fixe. Nous en avons oublié le pilote automatique, et cela est de bon augure  …….  « Joviline » trace ces 3 nœuds dans une mer peu formée, sans trop dérapée !!!! Passage du phare de « Chanchardon », des « Baleines » et à nous le golfe. Afin de ne pas trop s’éloigner de notre point de passage obligé, nous revirons pour un cap  au 250. Le vent fraichi à 4 beaufort et nous sommes au bord serré, la position la plus inconfortable, pour le bateau mais aussi pour les matelots. Le repas du soir consiste à de l’eau et quelques madeleines avalées difficilement. Le quart s’organise. A 23 heures, revirement pour aller chercher notre plateau « Mythique ». Cap 340. « Joviline » file à 4,1 nœuds dans une brise de 12 nœuds.
Dimanche 24 Juin 2012. Dans le golfe (Latitude 45 55 16 – Longitude 1 53 85)
                                                                         (Latitude 46 19 33 – Longitude 3 48 80)
A une heure du matin, je prends le quart, mais le vent forci de 4 à 5 beaufort. Nous décidons de prendre un ris dans la grand voile, avant que Gérard mette « La viande dans le sac » (dixit : couché) Je lui fais voir un éclat lumineux qui annonce la bouée cardinale Est de notre plateau. La mer est formée, le bateau toujours au plus prés du vent, une légère bruine nous tombe dessus, et « Joviline » a du mal à passer la vague.
Le levée du jour est dans une mer agitée avec des vents d’ouest ne voulant pas tourner, une température digne d’un temps d’automne, avec des vents forcissant. A 10h 30, nous décidons de prendre un deuxième ris, et enroulé le génois pour le réduire à un foc 1. Le plateau de « Rochebonne » s’éloigne de notre vue après l’avoir contourné par le nord.
Cap au 300, qui nous fait monter au delà de notre limite de dégolfage. La journée va être très longue, puisque les estomacs sont mis à dur épreuve, et qu’il est impossible de manger. Vers 15 heures, nous frisons les 6 beauforts. Le repas consiste à avaler difficilement deux à trois madeleines et verres d’eau. L’idée de perdre un kilo par jour n’est pas loin de se réaliser. (Certains (es) y penseront). Pas un bateau sur l’eau, à part un vieux sloop battant pavillon anglais, qui vent arrière, ne marche qu’au génois.
A 17 heures, nous faisons le point et décidons de virer pour redescendre vers le sud de notre ligne de tracé du dégolfage. Gérard, dans un élan de bon cœur, me dit « Nous allons trouver du beau temps, nous sommes trop au Nord ». Bien mal, lui en appris …….. Toute la journée restera dans ces conditions, et le repas du soir consiste à manger …….  Une madeleine qui a encore bien du mal à passer.
La nuit est identique à la précédente. Les organismes souffrent, le moral de l’équipage baisse, le doute s’installe, mais il faut tenir bon …… Ne pas céder à la tentation de laisser « Joviline » partir à la dérive. Il faut rester le nez au vent, ne pas abattre pour ne pas perdre les précieux miles engrangés. Je dis « Il faut manger notre chapeau ».

Lundi 25 Juin 2012. Dans le golfe. (Latiitude 46 19 33 – Longitude  3 48 80)
                                                                  (Latitude 46 09 82 – Longitude  4 55 01)
A 4 heures du matin, les vents sont toujours d’ouest , sans diminution d’intensité. Les quarts se succèdent, sans mot dire, le café ne peut être réalisé, tant nous sommes brassés dans une lessiveuse. Une goulée d’eau rafraichira une bouche pâteuse. Et le tour est joué. Ah !!! J’avais oublié mes madeleines !!! Repas probable de la journée annoncée.
Vers 15 heures, les vents  d’ouest / nord ouest semblent mollir un peu, à 3 à 4 beaufort, dans une mer agitée et un brouillard qui s’installe, laissant une bruine nous tomber dessus. Nous rêvons : Sommes nous en mer d’Irlande ?
Virement de bord pour remonter vers notre ligne imaginaire de dégolfage. Cap au 310. Vers 17 heures, des dauphins viennent nous remonter le moral, et leur présence d’une demi heure, nous fait penser qu’il y a toujours une vie pour nous accompagner. A 19 heures, je fais le point de progression avec la veille : 15 Miles. Décevant !!!!
A minuit, le vent tombe complètement, nous laissant dans un brouillard avec une visibilité quasiment nulle. Heureusement, « Joviline » est équipé d’un radar de veille. Pas de présence de bateau.
Gérard décide de mettre le moteur, pour avancer notre position. Cap au 250. Cette opération ne me plait guère, (Amoureux de la voile) mais les batteries qui sont censées se recharger avec les panneaux solaires, n’ont pas vu le soleil depuis le départ ou peu. Une pierre, deux coup. Nous nous endormons avec le bruit du moteur qui va nous accompagner 12 heures durant. Nous avons besoin de récupérer !!!

Mardi 26 Juin 2012. Dans le golfe. (Latitude 46 09 82 – Longitude 4 55 01)
                                                                  (Latitude 45 12 51 – Longitude 7 01 60)
Cap au 220. Nous décidons de descendre de notre ligne imaginaire et de couper dans le golfe. Selon les prévisions météorologiques, des vents d’est sont annoncés dans le sud du golfe.
A 12 heures, le vent frémis un peu et semble d’Est…… D’abord manger. Le temps s’y prête et c’est l’anniversaire de Gérard. Donc l’enjeu est de sortir la table à l’extérieur,  de préparer un repas correct, et de reprendre des forces. Repas au champagne. Au menu, avocat mayonnaise,  escalope à la crème avec ses haricots verts revenus à la poêle, puis fruits et le café.  Et des forces, il faut en prendre. La suite s’annonce guère réjouissante au niveau des conditions météorologiques.
Pour l’instant nous sommes toujours dans la bruine. A 14 heures, la légère brise d’Est se confirme, et après avoir plié la table, je me précipite pour établir le spi. Nous le gardons 2 heures, puis la brise se renforce d’heure en heure pour passer de force 2 à 5 en quelques heures. La mer est belle et devient peu agitée en fin de soirée.  A 20 heures, nous prenons une prise de ris, puis deux et enfin nous enroulons du génois. Il est alors 23 heures et « Joviline » progresse à l’allure de 6 nœuds dans le brouillard.  L’allure est un peu plus confortable, et le repas du midi nous permet de manger « léger » le soir.

Mercredi 27 Juin 2012. Dans le golfe (Latitude 45 12 51 – Longitude 7 01 60)
                                                                       (Latitude 45 55 66 – Longitude 8 22 22)
Nous sommes toujours au cap 220, avec des vents d’est mollissant vers 13 heures. La houle résiduelle de la nuit, nous met « Joviline » dans une position inconfortable de roulis et de tangage, avec des passages de bômes à ne plus en finir. La brume épaisse laisse entrevoir quelques éclaircies.
Les vents tournent au sud ouest et nous nous retrouvons au prés. De petit temps, le vent  se renforce rapidement, à force 5 et nous oblige encore à réduire la toile comme expliqué précédemment. Cap au 280, puis virement au 190, ou nous rentrons dans le secteur de La Corogne. Présence de plusieurs bateaux de pêche dans la nuit claire d’un été frais, et d’un paquebot en attente de rentrer dans un port.

Jeudi 28 Juin 2012. Dans le golfe (Latitude 45 55 66 – Longitude 8 22 22)
                                                               (Latitude 43 24 05 – Longitude 8 25 59)
Vers 2 heures du matin, nous sommes à 15 miles du port de La Corogne, mais nous mettons le cap sur la pointe du Finistère avec des vents de plus en plus soutenus de sud ouest, force 5, et une mer peu agitée. Cap au  300.
A 7 heures, je laisse mon quart à Gérard, fait un relevé de point, et je me précipite dans mon lit. Lorsque je me relève et refait un point, nous nous apercevons que nous n’avons pas avancé d’un mile, et que « Joviline » n’en veut plus.
A 13 heures, nous décidons de mettre le cap sur le port de La Corogne dans le 130 à 25 miles. Il nous faut alors cinq heures pour rejoindre notre premier port d’escale d’Espagne. « Joviline » file à 6 nœuds dans une mer légèrement formée, avec le vent au 100 dans les voiles. Arrivée à 19h 30 dans le port. Et de la place, il y en a !!! Le mauvais temps n’a pas permis à beaucoup de plaisancier de descendre vers le sud. Accueil sympathique à la capitainerie, par hôtesse parlant parfaitement le français et ça nous arrange.
Ensuite direction la douche pour se dessaler des embruns de six jours. Sur le port, un tivoli installé pour la coupe d’Europe de football, offre la possibilité de se restaurer tout en regardant les matchs sur écran géant. Nous en profitons pour nous remplir l’estomac de quelques produits locaux, cuit au barbecue. Puis nous allons nous coucher.

vendredi 29 juin 2012. Port de La Corogne
Et maintenant !!!
Nous prenons la météo locale, et nous nous apercevons que les vents de sud ouest toujours soutenus aujourd’hui devraient tourner au nord dans l’après midi du samedi.
Nous décidons donc de reprendre la mer demain après midi, pour une descente le long du Portugal au vent arrière, avec des vents soutenus au large, mais plus calme en se rapprochant de la terre.  L’option sera donc de longer les côtes pour éviter du 30, 35 nœuds.  Une arrivée à Sétubal est prévu pour lundi 2 juillet 2012 ou le mardi 3.
En attendant, nous nous promenons en ville, ou nous sommes étonnés qu’une vitrine sur cinq est abandonnée, crise économique oblige. Ville agréable avec un front de mer splendide et une baie qui laisse rentrer une houle importante d’ouest. La Torre de Hercules, est le plus vieux phare du monde construit par les romains et toujours en activité. Il est classé au patrimoine de l’humanité.

Quelques photos et une carte du parcours réalisée seront jointes à ces six jours de haute mer qui nous donne les limites d’un bateau non conçu pour réaliser des prouesses par bonne brise en serrant le vent. Cependant, il a prouvé son confort, sa solidité, avec une voilure sous toilée.
Allez « Joviline », on te pardonne tes faiblesses et laisse nous découvrir de beaux paysages, comme t’a su le démontrer jusqu’à aujourd’hui.  C’est juré, on te martyrisera plus, et dès que les vents ne te seront pas favorables nous attendrons des jours meilleurs.
Le Capitaine du fier vaisseau : Gérard.
La plume qui a testé dans son dernier retranchement de« Joviline » Olivier.
Vous pouvez envoyer vos commentaires sur le blog. Merci














5 commentaires:

  1. Merci Olivier pour ce résumé très précis de vos aventures :)
    Par contre, j'ai pas trop compris pourquoi vous mangez des madeleines tout le temps :/ Faudrait alterner avec des petits beurres ;)

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  2. merci Gérard et Olivier de nous faire réver un peu
    je vous souhaite d'avoir meilleur temps pour la suite !
    et la péche , cela donne quoi ?

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  3. Super récit ! ! !
    Les petites citations et commentaires de l'équipage nous permettent de vivre une partie du voyage avec vous. Et l'on sent que ce dernier a mis les marins à rude épreuve. Merci pour le descriptif détaillé et pour la photo de la carte qui permet de bien se rendre compte du trajet accompli.

    Bon anniversaire Gérard! Chouette d'avoir pu le fêter dans une mer aussi peu clémente. J'espère que le repas a bien été savouré (et gardé) par les marins ;-)
    Les photos sont belles, on espère que le voyage l'est aussi dans la tête des hommes qui le vivent. Ici à terre l'été semble commencer à s'installer, du moins sur Paris. Une pensée pour notre "scribe" qui n'en perd pas sa plume :-)

    Bises à tous les deux, profitez et surtout... Bon vent!!!
    Annabelle & Dorian

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  4. Félicitation pour ce récit détaillé....cela nous permet de le vivre avec vous...Bon vent!!!

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  5. Oups, avec qq. retard bon anniversaire Gérard...

    Pour la pêche Palje est imbattable...quoique !
    A très bientôt pour la suite que nous attendons avec impatience.
    Bises aux 2 marins
    Babeth

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