A Alizée ,Wilfried
De Setubal à Gibraltar.
« Joviline » Capable du meilleur, comme du pire
……..
Vendredi 6 Juillet 2012 Sétubal Longitude :
09 06 00. Latitude : 38 24 86
Zone de Säo Vicente : Longitude : 09 02 23. Latitude : 37
05 55
« Joviline quitte Setubal à 9h 30, emmené par le courant de l’estuaire du Rio Sado. Il fait un
temps superbe, soleil et crème à bronzé au programme. Le vent est faible de
secteur Nord, toujours nos alizés portugais. Nous sommes sans changement sous
la « fausse panne » et nous
mettons le cap au 180, en direction du cabo Sines à 70 Miles au Sud. Le
spi est envoyé à 12H 30.
Sétubal nous a laissé un bon souvenir. Gérard était content de ne pas trop marcher. Les commerces et restaurants sont à cinq minutes de la marina, et nous avons trouvé la wifi, non pas au port, mais à la bibliothèque municipale, ce qui nous a permis de vous transmettre notre deuxième étape. Aucun visiteur comme nous ne s’est présenté, et le responsable du port nous dit qu’il y a une baisse de la fréquentation depuis la crise économique. Son seul client de la semaine est parti pour Gibraltar.
Et Gibraltar ça se mérite !!! Vers 14h 30, nous
affalons le spi, car le vent fraichi dans le Nord Ouest. De force 2 , nous passons à 3, puis 4, pour
atteindre à 16h 30 force 7, et les vagues qui vont avec !!! Prise de deux
ris dans la grand voile et enroulement du génois. On connaît !!!
« Joviline » grince, se couche sous l’effet de la houle, surf sur les
vagues capricieuses pour se payer une vitesse de 9,2 nœuds, ce qui est bien
pour ce type de bateau. L’équipage souffre. Imaginez vous dans un tambour de
machine à laver pendant 10 heures. Nous marchons sur les parois, dit le
capitaine qui sent une nouvelle nuit très agitée, puisqu’il fait des bonds dans
sa couchette. Et nous dévalons les 180 miles jusqu’au Cabo de Säo Vicente en
moins de 15 heures, soit à une
moyenne de 5,3 nœuds. Puis à minuit, nous virons ce cap mythique que tous les
marins connaissent, et qui est renommé pour ses vents violents et sa houle
importante, au même titre que le cabo Finistère.
Samedi 7 Juillet
2012 Zone de Säo
Vicente : Longitude : 09 02 23. Latitude : 37 05 55
Zone de Säo Vicente :
Longitude : 06 44 62. Latitude : 36 17 24
Il est une heure du matin quand nous virons le cap de Säo
Vicente, et nous mettons le cap au 110, ce qui va nous permettre de perdre de
la houle et du vent derrière le cabo qui culmine à environ 400 mètres
d’altitude. Et en effet, tout s’apaise : le vent et la houle. Mon quart
est fini …… Et je peux m’endormir tranquillement dans une mer qui s’apaise. Le
Gérard est par contre en colère, après ces éléments qui ne lui laissent peu de
place pour un bon sommeil réparateur.
Lorsque je reprends mon quart à cinq heures, Gérard a hâte
de retrouver la sienne pour peut être connaître le repos du capitaine. En
effet, le vent est tombé et je renvoie du génois, ainsi que de la grande voile. Pas de perte de temps. Je
n’ai pas de grandes vacances de retraité !!! (A ma collègue qui pose mes
congés, et les annulent..) « Joviline » trace doucement sa route vers
Gibraltar qui est à 200 miles, dans une mer peu formée, et à une allure de 5,5
nœuds. L’équipage se remet doucement de cette nuit plutôt très agitée, et
vers 13 heures, devant le cabo
Ddanda Maria, nous envoyons le spi pour une ballade de 8 heures, sous le
soleil, torse nu enfin. « Joviline avale les miles à 6 nœuds et c’est
ainsi que nous atteindrons le cabo de Trafalgar vers 5 heures le dimanche
matin.
Dimanche 8 Juillet 2012 Zone de Säo Vicente : Longitude : 06 44 62. Latitude :
36 17 24
Gibraltar :
Longitude : 05 22 30 Latitude : 36 08 00
La relève de quart s’effectue normalement à une heure du
matin, et j’en profite pour donner toutes les informations d’usage au
capitaine, un peu moins « grognon » du fait que le sommeil l’a pris.
Nous sommes à 60 miles (110 km) de toute terre, en direction du cabo de
Trafalgar. Aucun phare n’est visible à cette distance. Seul, de vagues lueurs
blafardes, dans une légère brume, nous font penser qu’une ville pollue de sa
lumière notre ciel bien clair, qui laisse monter une lune au trois quart
pleine. Pour information, une nuit noire en mer n’existe pas, puisque même dans
un brouillard extrême, le reflet de l’eau amène une luminosité fluorescente.
Après lui avoir signalé un bateau dans le bâbord, qui ne semble
pas avancé, je prends la position allongée pour quatre heures, et je reconnais
que mon subconscient s’est évadé. La mer est belle à peu agitée, et le génois
qui a remplacé le spi à la tombée de la nuit, nous assure une avance de 20
miles de plus. Gérard me passe la main, pour me dire que le navire qui
n’avançait pas, était un bateau « Usine » que des petits bateaux
ravitaillaient de leur pêche locale.
Mais le vent tombe rapidement en mon début de prise de
poste, pour finir en « pétole » pendant six heures. Nous sommes
devant le cabo de Trafalgar que nous ne voyons pas s’éloigner. Vers 10 heures
nous mettons le spi, mais après un léger souffle, ce dernier s’essouffle pour
ne plus être qu’un vulgaire drap « à sécher ». En six heures, nous
n’avons progressé que de …..5 miles et nous décidons de mettre le moteur pour
2h 30 m
Qui dit moteur, dit ……. dormir pour le matelot !!! et
cap vers le détroit de Gibraltar ou je donne mes consignes. Mais une heure plus
tard, le capitaine est désemparé puisqu’il voit au loin des rochers droits
devant et que sur le G.P.S., tout est clair. Il me réveille, et je l’informe que les rochers qu’il voit est
ni plus, ni moins que les côtes du ……. Maroc !!! Ouf l’inquiétude s’estompe et il me réveille
devant le phare de Tarifa, ou la brise d’ouest semble rentrée. Nous sommes
alors dans le détroit, et nous avons la chance d’avoir le courant avec nous.
Nous sommes séparés par une barrière fictive du rail des navires commerciaux,
qui remontent vers l’Ouest, ou descende vers l’Est, les un derrière les autres,
du plus petit caboteur, aux navires « Container » de 500 000 tonnes.
Il nous reste 15 miles pour rentrer dans la baie de
Gibraltar, qui n’a rien d’un rêve, puisqu’au moins une quinzaine de navires
marchands sont au mouillage, et qu’il nous faut louvoyer dans une odeur de
vapeur de fuel et d’essence, pour arriver devant le port de Gibraltar qui
laisse apparaître au loin des buildings à n’en plus finir, désordre de
l’anarchie immobilière et financière.
A 19 heures nous rentrons dans une marina, qui se situe à la
limite de la frontière de Gibraltar, sur le territoire espagnol, marina récente
et à cinquante pour cent occupée. « Joviline » réalise sa troisième
escale. A nous le rocher !!!
La prochaine escale et la dernière est donc
« Majorque », avec un départ prévu le mardi 10 juillet 2012, pour
cinq à six jours de mer suivant les conditions météorologiques.
Gérard, le capitaine, apaisé, et serein devant son troisième
défi.
Olivier, la plume, qui réalise son rêve de marin de l’atlantique Ouest à la méditerranée.
Olivier, la plume, qui réalise son rêve de marin de l’atlantique Ouest à la méditerranée.
A bientôt de vous lire sur notre blog « Joviline »
Bonjour aux marins ! ! !
RépondreSupprimerEt surtout bonne fête Olivier (12 juillet) ! ! !
Vous avez l'air en forme et la petite équipe semble faire son chemin. Je ne sais quand vous estimez arriver à Majorque mais je serai sur l'ile de Ré le week-end du 14 lundi compris en espérant revoir un marin.
Bonne croisière en espérant que vous vous amusez aussi!!!
Bises Leslie, Lydie & Dorian
Super bonnes nouvelles.
RépondreSupprimerJ'espère que c'est plus calme maintenant que vous êtes en méditerranée.
Si vous avez encore de la force, plus de photos seraient les bienvenues :)
Et vite des nouvelles dès que vous êtes à Palma !
Ouf, le plus difficile est passé....
RépondreSupprimerA vous la grande et belle bleue, bien chaude pour les baignades....
Vous avez bien mérité le pastis et les tapas !
Et le changement de marin (bravo Olivier!) pour une jolie équipière qui va retrouver le beau temps et son papa chéri !
Belle croisière enfin cool à vous.
Bises
Babeth
On dit "pas de nouvelles bonnes nouvelles"
RépondreSupprimerJ'espère que vous profitez de votre croisière, vous avez vraiment de la chance
de vivre ces merveilleux moments.
Un petit sourire d'une terrienne !!!!!
Marie France
Du soleil...la joie de naviguer et que du courage pour affronter les moments difficiles d'un océan pas toujours de bon poil.
RépondreSupprimerBravo à vous deux marins...
Un bel exploit à deux....Voici vos rêves réalisés.
RépondreSupprimerUn grand bravo à vous 2, le marin à la plume pour nous avoir vivre vos aventures en accompagnant Gérard et au marin GG de la Marne à la manche, de la manche à l'atlantique charentaise puis un petit tour en méditerranée : Super !
Plein de bises à vous 2
Babeth